En 1994, le Rwanda devient tristement célèbre : un génocide d’une intensité inouïe fauche près d’un million de vies en cent jours. Le groupe minoritaire identifié comme Tutsi est la principale cible des massacres. Les femmes, quant à elles, connaissent un sort particulier.
Violées et tuées, violées et réduites en esclavage sexuel par les soldats, les miliciens, les politiciens ou par de simples quidams.
En adoptant une perspective féministe, l’auteure prend la mesure des soubassements culturels, sociaux et politiques sur lesquels repose la systématisation du viol en temps de guerre. Elle nous permet de comprendre comment ces hommes et ces femmes du Rwanda, minuscule territoire culturellement et linguistiquement homogène, ont pu en arriver à commettre des actes si monstrueux.
Au Rwanda, l’endoctrinement des foules a encouragé la stigmatisation de l’«Autre», les médias de la haine propageant la représentation des femmes tutsi comme des êtres dotés d’un charme maléfique et d’une sexualité dévorante au service de leur « race ».
L’ennemi « femme » apparaît toujours différent de l’ennemi-tout-court.