Marx aux antipodes

NATIONS, ETHNICITÉ ET SOCIÉTÉS NON OCCIDENTALES

Collection : « Mille Marxismes »

Auteur-e : Kevin B. Anderson

Parution : Février 2015
Pages : 414
Format : 150 x 210
ISBN : 978-2-84950-446-8

26,00 €

Présentation

Selon une présentation trop rapide, Marx n’aurait été que le théoricien du capitalisme des sociétés occidentales. L’auteur du Capital n’a pourtant pas ignoré le reste du monde. En effet, son installation à Londres l’a placé au cœur du plus grand empire mondial. Ce poste d’observation l’amènera à prendre en compte les sociétés non-occidentales et le colonialisme auxquels il consacrera une part importante de son travail. L’ouvrage nous dévoile cette part essentielle et toujours actuelle, et souvent ignorée, de l’œuvre de Marx.

 Ce livre s’intéresse aux écrits de Marx sur des sociétés qui, de son vivant, se situaient pour la plupart à la périphérie du capitalisme. Il s’agit d’une approche inédite des rapports raciaux et coloniaux dans l’œuvre de Marx. L’auteur s’intéresse particulièrement aux contributions moins connues de Karl Marx, tels que ses articles publiés dans le New York Tribune et ses carnets, pour certains inédits, de la période 1879-1882, consacrés aux sociétés non-occidentales et précapitalistes. Il examine la théorisation que fait Marx d’un certain nombre de sociétés non- occidentales de son temps – de l’Inde à la Russie en passant par l’Algérie et la Chine – et des relations qu’elles entretiennent avec le capitalisme et le colonialisme. Il revient sur son approche des mouvements d’émancipation nationale, en particulier en Pologne et en Irlande et leurs rapports avec les mouvements démocratiques et socialistes de l’époque. Apport souvent occulté, la théorisation de Marx des relations qu’entretiennent race, ethnicité et classe, qu’il s’agisse de la classe travailleuse noire aux États-Unis pendant la guerre de Sécession ou de la classe ouvrière irlandaise en Grande-Bretagne, est également étudiée. Acteur engagé, Marx apporte en effet systématiquement son soutien à des mouvements pour l’indépendance comme ceux de Pologne et d’Irlande, ainsi qu’à la cause anti-esclavagiste aux États-Unis. Il rappelle que les mouvements ouvriers qui ne soutiennent pas les mouvements nationalistes progressistes ou qui ne combattent pas le racisme à l’égard des minorités ethniques à l’intérieur de leur propre société courent le danger d’entraver, voire de mettre fin à leur propre développement et de dégénérer.
Pour l’auteur, « le prolétariat de Marx n’est pas seulement blanc et européen mais comprend également les travailleurs noirs aux États-Unis de même que les Irlandais qui ne sont pas considérés comme “blancs” à l’époque par les cultures dominantes britannique et nord-américaine ». Marx est donc d’abord un théoricien global dont la critique sociale envisage les notions de capital et de classe de manière assez large et ouverte pour inclure les particularités liées au nationalisme, à la race et à l’ethnicité, ainsi qu’aux variétés diverses de développement humain, social et historique, depuis l’Europe jusqu’à l’Asie et des Amériques à l’Afrique.

Pour Kevin B. Anderson, « Marx est un théoricien dont la conception du capitalisme en tant que système social n’en fait pas un universel abstrait mais qu’elle est parcourue par une vision sociale riche et concrète dans laquelle universalité et particularité interagissent dans le cadre d’une totalité dialectique ».

Commentaires

Traduction: Marc Chemali et Véronique Rauline.

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